28 jours à pied en Aragon

Bonjour et bienvenue sur notre blog de voyages!
Apolline (11 ans), Joséphine (14 ans), Louis (17 ans), Cathy (43 ans) et moi-même, Denis (43 ans) constituons une famille bretonne adepte de randonnées avec bivouacs, avec un équipement le plus léger possible.
Cette année notre rando estivale a eu pour cadre le versant sud des Pyrénées. Notre objectif étant de retrouver les sentiments de liberté éprouvés lors de notre séjour de trois semaines l'an dernier aux Açores. Pas de voiture, départ et retour en train, possibilité de descendre plus au sud si le temps se gâte, le lieu d'arrivée étant laissé dans le flou volontairement... liberté d'improviser!
Nous avons parcouru à peu près 300 km en 24 jours de marche effective (4 jours de repos) pour une dénivelée positive de 16700 m.




Départ de Lorient en train pour Oloron Sainte Marie puis car SNCF vers le col du Somport. Descente aux Forges d'Abel , début de notre périple...



Nos sacs pèsent 4.5 kg en moyenne, avec l'eau et la nourriture pour 4 jours , un maximum de 9 kg :

8 juillet 2008 FORGES D'ABEL / PUNTO DEL HUERTO (+1200m)

Départ à 11 h vers le paso d'Aigues Tortes (1600m) :

Arrivée en vue de la vallée d'AguasTortes où serpentent les eaux rouges du Rio Aragon Subordan.



Nous décidons de grimper hors sentier sur la crête à proximité du Punto del Huerto (2062m) afin de passer sur le plateau derrière pour y planter les tentes.


L'endroit est bien choisi: plateau herbeux au milieu des affleurements de roches volcaniques. Quelques vaches et leurs clarines nous tiennent compagnie.

Nous dégageons une source d'éventuelles pollutions animales et purifions l'eau avec des pastilles d'hydrochlorazone.


Au coucher, il fait 9°C, l'altitude est de 2050 m ;Cathy, Denis et Apolline se partagent l'abri Twin Peaks MSR, Louis et Joséphine dorment dans la tente Dolomite Jamet.

9 juillet PUNTO DEL HUERTO / IBON DE ASTANES (+750m -1050m)

Lever à 8 h, passage du collet tout proche, entre la Punta Marcanton et la Netera à 2112 m.


La vision du Castillo d'Acher nous saisit, magnifique contraste entre le rouge des roches volcaniques et le blanc du calcaire de la couronne sommitale.


Nous nous dirigeons vers le Collado de la Barcal. Le Castillo semble alors un vaisseau de pierre dont la proue vient fendre les vagues rubicondes.

Nous gravissons la brèche sud, la plus facile ,


et parvenons au plateau sommital (2390m),étrange livre ouvert aux contours dentelés façon "Petit-beurre".


De nombreux isards prennent le frais sur les névés.Depuis le sentier cela représente seulement 200m d'ascension dans la pierraille.Pique-nique puis retour par le col d'Achar de los Hombres (2157m). Là, nous décidons d'abandonner l'option du Collado de Secus, sans doute enneigé et trop raide sans crampons?Nous partons à travers un dédale de mini-canyons de poudingues grenat.
En gardant la cote 1900m, nous arrivons aux collines calcaires de Las Crabetas, passons au pied du Pico Alto de la Portaza 'nous lui trouvons une ressemblance avec le Mont Rushmore à cause des profils érodés que l'on croit distinguer!


Sur les éboulis, nous retrouvons une vague sente qui passe au-dessus de l'Ibon de Ornat et arrivons à la jonction du GR11. Là se pose la question du bivouac...
Louis défend avec vigueur l'option de la Valle de los Sarrios (déjà testée il y a 2 ans, parfaite pour les bivouacs, sorte de terrain de golf naturel irrigué par une source).Mais la majorité décide de bivouaquer auprès du Lac d'Estaens .


Première tentative dans une crique: déjà trois tentes! Insupportable pour nous... On poursuit le GR11 et on arrive de l'autre côté du lac au bord d'une plage où repose le squelette d'un veau dont les vautours ont fait leur ordinaire.


Notre plage rouge ne porte pas de marque de sabots, le coin semble donc peu fréquenté par les centaines de chevaux qui peuplent les alentours. Ils ne viendront pas nous déranger!


La nuit s'annonce douce, sauf pour les trois grincheux qui se disputent l'espace dans l'abri MSR!

10 juillet 2008 IBON DE ASTANES / CANFRANC ESTACION

orchidée
Départ du lac vers 10 h.

On n'est pas les premiers à passer par là!
Nous partons vers Candanchu par le GR11, celui-ci fait une petite incursion en France, longe la frontière, passe au pied du pic d'Aspe,

traverse un véritable jardin botanique naturel ,

lys des Pyrénées

lys et reines des prés
ancolies

raiponce de Haller

Meconopsis du pays de Galles

traverse une zone d'éboulis vertigineuse


et parvient à Candanchu où le béton nous saisit à la gorge... C'est laid une station de ski alpin, surtout en été quand on voit tous ces pylones inutiles, ces terrassements qui balafrent la montagne!


Nous empruntons ensuite le chemin de Saint Jacques vers Canfranc en espérant camper au camping aperçu sur internet à l'entrée du canal Roya.

lys martagon
Hélas, il est fermé pour travaux! Nous décidons de poursuivre jusqu'à la gare de Canfranc pour y faire le plein de vivres et essayer de trouver un camping car les filles veulent absolument une douche.


L'entrée du tunnel ferroviaire désaffecté


la gare monumentale en restauration
les rues de Canfranc Estacion
Nous nous renseignons à l'office du tourisme et y apprenons qu'il n'y a pas d'autre camping dans la vallée, juste des hôtels trois ou quatre étoiles! La dame de l'office nous indique deux campings à Jaca, ville à 20 km de là vers le sud. Le camping retenu (Ain Jaca) étant à 3 km de la ville et sans doute compatissante en apercevant Apolline, elle demande à la propriétaire de venir nous chercher en voiture en face de la patinoire pour nous épargner ces 3 km à la tombée de la nuit. Le bus (7 € pour 5) nous permet de rejoindre la ville . Nous nous entassons dans la Fiat Punto brinquebalante de notre charmante hôtesse et rejoignons, plein de reconnaissance pour son amabilité, son camping très calme et magnifiquement situé.

11-12 juillet 2008 JACA

2 jours de repos à Jaca, au camping Ain Jaca. Première journée au soleil... malgré le mauvais temps annoncé à la météo!
la piscine du camping
sèchage de la lessiveEn fait, nous comptions rester seulement 1 jour, mais vu les bourrasques et les trombes d'eau de l'orage du 12 juillet, nous étions finalement satisfaits d'être à "l'abri" dans la plaine. Nous passons notre temps entre lessive, va et vient entre la ville et le camping par une piste de 2 km.

Le camping est au milieu de champs de blé en direction de la Pena de Oroel qui domine la région.

la Pena de Oroel

un milan royal au-dessus du camping
En direction du Nord, nous voyons très bien la Collarada ( 2886 m) qui sera poudrée de neige à la suite des intempéries. Ne nous plaignons pas, c'est la seule journée de mauvais temps des vacances! Le restau du camping est excellentissime, et nous en profitons bien! Quelques jeux de société nous aident à passer le temps. La visite de la ville de Jaca est plaisante, principale curiosité: la forteresse en étoile "à la Vauban".